La francophonie – 20 mars : journée mondiale !

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« Notre soi-disant caractère de râleurs… » par Monsieur G.

Monsieur G., économiste et sociologue, a lu attentivement notre entretien avec Scott Baker et a réagi avec vivacité et esprit à mon billet intitulé « Complaining to the point of avoiding the joie de vivre ». Ses réflexions précises, justes et éloquentes m’ont paru tellement bien vues que j’ai pensé pertinent de les reproduire dans « pardon my french le blog » quasiment tel quel.

Monsieur G., contempteur d’un certain modèle américain, nous livre donc un vibrant plaidoyer pour notre vieux pays plein de ressources et de singularités, que certains Américains même nous envient  – voir Amy Blake dans notre entretien n°2 ! Mais je laisse pour l’heure la parole à Monsieur G. qui a souhaité gardé l’anonymat, choix que nous respectons évidemment.

Je ne suis pas convaincu non plus, comme toi,  de la supériorité intrinsèque du modèle de valorisation, d’encouragement systématique, de gratifications automatiques à l’américaine [Monsieur G. fait référence à mon post n°2 dans lequel je décris une scène vue aux Etats-Unis de remise de prix à des adolescentes joueuses de basket ball].

Il se trouve que j’enseigne dans un établissement qui a une section internationale américaine, et qui accueille donc des lycéens américains. Oui, c’est vrai, ce qui est bluffant chez eux, c’est cette absence de tout complexe à prendre la parole, même devant 300 personnes, cette énergie à agir, à vouloir faire bouger les choses, à considérer que les erreurs ne sont que des occasions d’apprendre! D’accord, c’est bien. Mais il y a l’autre versant à ne pas oublier non plus: c’est très souvent (trop!) creux, superficiel, donnant une importance avant tout à la forme plutôt qu’au fond. Et puis cette autosatisfaction (vite insupportable…) à la moindre petite avancée, même quand tout le monde est persuadé d’avoir perdu beaucoup de temps précieux… L’important semble être de communiquer avant tout, puis d’agir, d’essayer… Mais il est possible qu’en disant cela, je fasse la même erreur de généralisation excessive, mais inversée…

Je me demande si la récurrence avec laquelle les médias anglo-saxons insistent lourdement sur notre soi-disant caractère de râleurs, ne cache pas un autre enjeu, car tout de même, le nombre de jours de grèves est en baisse constante depuis plus de trente ans maintenant, et le taux de syndicalisation en France par exemple est devenu l’un des plus faibles d’ Europe, pourtant, on nous colle toujours cette image de protestataires toujours mécontents, en grève permanente! Est-ce qu’il n’y a pas là une volonté de glisser un message d’une société organisée économiquement de façon libérale, à une autre société qui tente encore de préserver collectivement des biens en commun (les fameux services publics!). Il faut ainsi demander à ce cher  Scott Baker[ndlr : Scott fait l’objet du premier entretien de ce blog ], ce qui fait que certains Américains de la classe moyenne, en venant vivre en France, se sentent plus aisés concrètement que d’autres Américains plus riches qu’eux qui vivent aux Etats-Unis. En vivant en France, ils sont débarrassés de deux des plus gros soucis de la plupart des Américains: comment payer les études des enfants, et comment payer les frais de santé de toute la famille? Dans un contexte où ces « acquis sociaux » sont peu à peu remis en cause de fait, peut-on dire que ceux qui critiquent ce démantèlement de tous les services publics sont vraiment des râleurs?
Bref, j’invite les Américains à jouer vraiment collectif plus souvent (et pas seulement sur les stades), leur modèle individualiste et de compétition généralisé devrait être complété par une plus grande capacité à … protester collectivement! Quand je vois tout ce qui leur arrive aujourd’hui, et leur optimisme sidérant à vouloir s’en sortir chacun d’entre eux seul dans son coin, je suis consterné. Ils sont individuellement optimistes et conquérants malgré l’évidence du caractère global, social, de ce qui leur arrive! Ah le mythe de la réussite par l’effort toujours récompensé remplit une fonction fondamentale dans leur société, inutile de râler, au travail! Et bien non, à choisir, je préfère ceux qui ont encore la force de dire non, tant pis si on passe pour des râleurs, mais ce n’est pas les Américains qui crieraient régulièrement « Tous ensemble, tous ensemble » dans les manifs… Et pour la joie de vivre, elle existe mais au quotidien, de façon presque banalisée (trop peut-être!), il suffit d’inviter un Américain à partager un repas traditionnel pour s’en rendre de nouveau compte, d’observer la qualité moyenne des logements, le niveau général de santé, la scolarisation correcte d’une large partie de la population durant 19 ans en moyenne en France aujourd’hui…
Je tiens à préciser que je n’ai rien contre les Américains en tant que personnes, mais il existe bien aujourd’hui une conception américaine du monde qu’ils ont tendance à vouloir exporter, et on peut alors être en désaccord avec cette politique, il y a même des Américains qui sont contre aussi… Loin de notre sujet ? Au contraire: je crois que la stigmatisation, et la répétition très régulière du discours sur le caractère critique, protestataire, revendicatif qui fait c’est vrai partie de la réalité, est amplifiée pour sabrer d’avance toutes les formes de résistance à un modèle globalisant de société, et le développement actuel de toutes les techniques de « développement personnel », largement diffusés par les Américains encore, vise à diffuser une autre posture face au monde: son acceptation tel qu’il est, tel qu’il est façonné, il faut alors travailler sur sa représentation personnelle du monde, pour la modifier et s’adapter, bref se résigner… Bref, je suis sûr que Scott Baker est sincère aussi bien dans son attrait pour la France, que dans sa critique, mais cela reste une vision partielle et partiale de la France, sans doute en partie malgré lui…

Attention, je ne suis pas en train de dire que tout ici est pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais malgré de nombreuses critiques, dont ce que tu dis sur l’école à la Française que je trouve juste, et après avoir visité un certain nombre de pays, je trouve que La France est l’un des pays où il fait bon vivre quel que soit le milieu auquel on appartient…

A propos de ta vision à la fois subjective, et vécue sur le terrain aux Etats-Unis, je veux revenir sur un point de méthode important dans notre échange! Je suis certain que ce que tu dis est vrai, que ta vision de ce pays existe vraiment sur le terrain, qu’il y a de nombreux Américains qui sont enthousiastes et libres d’agir, d’entreprendre, il y effectivement moins de pression sociale, donc moins de pression à la conformité à des modèles, des traditions, moins de poids de l’histoire tout simplement… Oui d’accord, mais le regard de l’économiste ou du sociologue est différent. A ce titre, ils s’intéressent aux régularités statistiques, aux permanences historiques, aux moyennes, aux données qui se dégagent à l’échelle du pays, et c’est alors un autre tableau qui se dévoile, qui peut même s’opposer à certaines réalités vécues dans un certain milieu d’une certaine région, d’une certaine tranche d’âge, etc.. Pardon pour le côté professoral de ce rappel, mais si on n’a pas tous les deux cela en tête, le dialogue est stérile ou impossible…
Du coup, ma vision de ce pays est tout de même moins rose que toi: ce qui me frappe par exemple, c’est leur acharnement aussi bien à l’échelle individuelle que collectif à vivre en permanence bien au dessus de leurs moyens, c’est aujourd’hui un pays colossalement endetté, je suis frappé aussi par leur politique de « Brain drain » en captant, ou pour de nombreux pays en les décapitant, les meilleurs cerveaux de la planète dans tous les domaines… C’est encore aujourd’hui et de très loin un pays qui consacre une part déraisonnable de son argent public au financement de la guerre, tout en ayant des lacunes de pays peu développés dans les domaines de l’éducation et de la santé (voir les films de Michael Moore) ; et pour finir, la solidarité entre les plus riches qui se sont insolemment enrichis ces trente dernières années, et les plus pauvres, à travers l’impôt, est quasi nulle, et ce pays montre aujourd’hui à quel point on peut dire merde aux pauvres! La blague qui affirme que les Américains ne sont unis entre eux que par la même monnaie et le même drapeau est-elle si caricaturale ?

Alors c’est vrai, plus de liberté, plus d’énergie, plus d’optimisme, mais pour bien en profiter, il faut vraiment être riche et bien portant…

Je remercie Monsieur G. pour ces commentaires passionnés et avisés qui sont de bons fruits for thought ! Je ne pense pas que Monsieur G. puisse être taxé d’antiaméricanisme primaire, ses points de vue étant étayés et nuancés. Mais ces réflexions me font penser que la question des rapport Etats-Unis/France, notamment la concurrence de leurs modèles, est très ancien et que l’on peut lire la généalogie de l’antiaméricanisme français dans l’ouvrage de Philippe Roger, L’Ennemi américain, aujourd’hui paru en poche.

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« Everyone seemed so intense. » Entretien n°2: Amy Blake, soprano américaine

Me voici de retour de vacances, prête à reprendre ma nouvelle activité de bloggeuse après ce silence assourdissant de quelques semaines…

Mon dernier post (« la joie de vivre ») a provoqué un certain nombre de réactions sur lesquelles je reviendrai une fois prochaine. Pour l’heure, l’envie est de laisser la parole à Amy Blake, magnifique soprano américaine rencontrée début août au festival lyrique de Chantemerle (Serre-Chevalier, Alpes) et dont je vous parlais déjà la dernière fois.

Amy Blake au festival lyrique de Chantemerle, août 2011

Avant de vous offrir l’intégralité de l’entretien qu’Amy a bien voulu me donner, je voudrais souligner certains points qui ont fait écho en moi.

Amy Blake fait partie de ces expatriés qui font l’effort d’aller à la rencontre de la culture française. Elle a appris notre langue, qu’elle parle très bien, même si elle a préféré répondre dans sa langue maternelle pour se sentir plus libre d’exprimer toutes les nuances de sa pensée.

Amy vit à Nice et, même si je ne dispose pas de statistiques précises, elle tranche avec pas mal d’Anglo-saxons de la Riviera qui vivent dans leur colonie d’expats et parlent à peine la langue de Molière après plusieurs années vécues ici (lire à ce sujet le pertinent dernier article du blog de Scott Baker : http://frenchdream.wordpress.com/).

Il est vrai qu’Amy partage sa vie avec un Français, ce qui favorise le désir d’intégration – mais pas toujours ! Par ailleurs, cette colonie anglo-saxonne de la Riviera me donne personnellement une impression de dépaysement plutôt agréable  – et qui me fait faire l’économie d’un billet d’avion ! Et puis, est-ce que la reine Victoria, première amoureuse britannique de la Côte d’azur, parlait français lors de ses longs séjours à Nice ? Mystère…

Un des aspects de la culture française qui a beaucoup surpris Amy, c’est notre amour du débat, de la conversation animée entre amis, préférablement au cours d’un repas bien arrosé. Discussions passionnées sur la politique, controverses parfois houleuses, échanges musclés, sans pour autant que les débateurs ne finissent le repas fâchés, voire brouillés à tout jamais malgré la passion des échanges.

Je me souviens avoir en effet compris que cette tendance n’était pas universellement partagée l’année où j’ai vécu en colocation à Paris avec des Anglais, juste après mon bac. En fait, parmi mes colocataires, il y avait deux Anglaises à 100%, Lesley et Claudia, et Nicolas, un Franco-anglais ayant été élevé en France. Un jour, la mère de Lesley vient rendre visite à sa fille à Paris. Elle prend tranquillement le thé dans le salon avec sa fille, lorsque Nicolas et moi-même entamons dans le couloir une conversation  très animée, à caractère bêtement domestique, nonobstant rageuse. Le ton monte, nous nous disons nos quatre vérités, et ça fait du bien. Lesley et sa mère observent médusées la rixe verbale, apparemment tétanisées par nos propos à leurs oreilles outranciers et par la véhémence que nous nous autorisons. Nicolas et moi, une fois la passe d’armes terminée, retournons calmement à nos affaires, pour le plus grand ahurissement de nos témoins britanniques qui nous expliquent alors qu’une telle confrontation ne pourrait avoir lieu dans leur pays, dans leur culture. Non, nous expliquent-elles, les Anglais (du moins appartenant à une certaine classe sociale) seraient restés prudemment polis, dissimulant leurs agacements, leurs courroux, sous des amabilités de façade, car il faut outre-manche toujours sauver les apparences. Nos deux témoins ne laissent pas de s’étonner que nous ayons osé lever le ton, que nous nous ayons jeté nos arguments à la face, les yeux dans les yeux, sans pour autant nous entre-tuer, capables une fois l’abcès crevé, de nous parler gentiment sans rancune.

De même, mes colocataires anglais étaient surpris par notre propension à nous froggies, à l’époque jeunes étudiants à la fac, à parler littérature, cinéma, politique, philosophie… à évoquer ce que nous apprenions dans nos cours et à en débattre. Des étudiants britanniques, nous expliquaient-ils, mettaient un point d’honneur à ne pas évoquer de sujets sérieux, académiques, et une fois leurs cours terminés, parlaient foot, alcool ou pop music, mais surtout pas de sujets consistants, ça ferait bêcheurs et ça n’existe même pas au pays des pubs.

J’avais tendance à penser que cette attitude de discrétion, « low-key », était plus britannique qu’américaine. A New York, la ville que je connais un peu aux Etats-Unis, j’ai eu la sensation que les gens n’étaient pas si différents des Français en matière de débats animés. Mais New York n’est pas les Etats-Unis, et Amy, originaire du Texas, a une expérience qui me fait changer d’avis sur les mœurs américaines en la matière.

Amy avait d’autre part avant de venir en France cette idée d’un pays tolérant et moins spontanément raciste que les Etats-Unis. Pensait-elle à Joséphine Baker, plus à l’aise en France qu’en Amérique ? A ces jazz men du 20e siècle, à l’instar de Miles Davis, qui trouvaient à Paris un milieu plus accueillant ? Mais ceci était il y a bien longtemps, et Amy a déchanté (sans vouloir faire de jeu mots) en arrivant dans la France des années 2000, a fortiori en PACA, région peu connue pour sa fibre anti-raciste (euphémisme).

Amy exprime enfin, parmi beaucoup d’autres points intéressants, son désarroi face aux Français qui ne comprennent pas sa tendance à complimenter ses prochains et à exprimer fréquemment son enthousiasme. Cette observation rejoint ce que j’expliquais dans mon précédent post (« la joie de vivre »). Certains retours de lecteurs hexagonaux au sujet de mon post accréditent ceci : selon eux, les Américains témoigneraient d’une excitation béate et inappropriée à tout bout de champ.

Pour ma part, je persiste à trouver l’optimisme et la bienveillance d’une Amy Blake tout à fait de bon aloi – et j’en redemande ! Thanks Amy !

Voici comme promis l’intégralité de l’entretien avec Amy Blake. (Voici l’adresse de son site personnel : http://amyblakesoprano.com/)

Chantemerle, en répétition avec Vianney Guyonnet, baryton

Before answering in detail below, I just wanted to note that I find life in France incredibly rich and I love the way the French have learned to think and I feel very enriched by my time already spent here.  I look forward to learning more and more.

1)     Hi, Amy! You have been living in France for 4 years. Why did you leave the US ? (Bonjour Amy, tu vis en France depuis quatre ans. Qu’est-ce qui a motivé cet exil des Etats-Unis ?)

Hello Clara.  Indeed, I have been living in Nice for 4 years, this summer.  I moved from NYC in order to live my dream to pursue a classical singing music career in Europe and to live with my fabulous Frenchman.

2)     What kind of images and ideas had you about France and the French before you actually came to France ? (Quelles étaient les idées et les images que tu avais au sujet de la France et des Français avant de venir pour la première fois ?)

Of course, I had the photo of a grandfather with his grandson behind him on the velo/bicycle, with the baguette, beautiful countryside in the background.   This image represented a simpler life with simple good bread and a slower pace.

I had seen the Triology of films “Rouge, Blanc and Bleu”, by Kryzsztof Kieslowski, « Bleu » being on of my favorite movies of all time.  [Bleu takes place in Paris, and tells the story of a woman, played by Juliette Binoche, who attempts to free herself]

I loved the images of cafés and intimate dinners among friends with good wine and cheese.  I had the feeling that French women had wonderful taste and they were not very concerned about wearing a particular brand name, but more concerned with looking fresh and well.  And of course, all French seemed to eat well and stay slim and attractive.

I had heard that French were less racial, that is to say, less than Americans, in their treatment of people of African origin.   For example, African American opera singers have expressed in the past their pleasure in being treated well and being accepted in France.

3)     Since you’ve been living in France, what are the ideas you had that have changed ? (Depuis que tu habites en France, quelles sont les idées que tu avais qui ont changé ?)

I was surprised to notice that racism does exist in France.  I saw, first hand, my African colleagues at the University having difficulties finding logement because potential renter’s would recognise an African accent and claim that the location was already rented.  Then, someone else with another accent would call the same renter and receive a positive response.

4)     Are there any cultural differences between France and the US that seem strange to you and beyond understanding ? (Y a-t-il des différences culturelles entre la France et ton pays qui te semblent curieuses voire incompréhensibles ?)

I have been enjoying the differences and I have been trying to understand my frustrations and comic experiences.

When I decided to move to France, I did not think I would encounter many differences between the American and French cultures.  Wrong!

I LOVE the fact that religion is clearly separate from matters of state in France.   I enjoy the fact that the name of God, Jesus, Allah, etc. are not brought up in daily conversation and questions of faith seem more private than in the USA.  A candidate for public office in France is not obliged to hold particular religious beliefs.  I think Americans are much more used to using a person’s religious beliefs in order to place someone in their ‘niche’.   I suppose French have other ways of doing this.

I enjoy the fact that speaking one’s thoughts and having a real conversation about politics or current events is encouraged and even relished in France.    I was completely baffled at first, living in France, and hosting dinner parties which lasted until the wee hours of the morning where everyone just sat around the table and talked.  I would have to get up and wash the dishes in order to take a break.  Everyone seemed so intense.  For an American, this can feel too strong and one wonders if people will end up punching each other by the end of the evening.  But no, it is just accepted that one can speak strongly of one’s convictions, naturally, without insulting the other point of view.  I would say, in my experience, coming from a Texan household, that dinner parties were not as long nor as intense.

Personal comportment is quite different in America.   I smile when walking along in the streets of Nice and Paris.  People do not respond to my smiles.  I understand that my way of meeting people and making friends is taken as insincere.   I tend to give compliments, as soon as I see something I like, I express my pleasure.  I try to encourage.  In France, this is not taken well.  I have to gage the response of the French person in front of me and I try to not be « too much » or too positive because now I know I will not be taken seriously if I do say immediately all the positive things I notice.

Also, in the States, men do not look at women, casually, in public.  I didn’t notice this until moving here.  Here, men admire women and look at them for long periods of time, while passing on the street.  In America, an attractive woman is almost intentionally ignored by all the men around her.  Men look but only after they are sure she will not see them looking.

En répétition avec Mowgli Laps, ténor (Chantemerle, 2011)

5)     Can you talk about your experience when you decided to learn french ? What difficulties did you have ? (Peux-tu nous parler de ton expérience lorsque tu as décidé d’apprendre le français ? Quelles difficultés as-tu rencontrées ?)

Learning a new language makes one incredibly compassionate to all others attempting to communicate in a new language.   One becomes humble when one is obliged to return to communicating with a vocabulary of a 4 year old!   I remember bursting into tears at the Post Office while trying to buy stamps because I felt so frustrated.  I knew how to ask for stamps but could not understand the responses of the post office worker.  I have particular problems understanding numbers when they are spoken out loud.   The seemingly simple system of calling 70 sixty plus 10 and of course, calling 80 four twenties, was very difficult at first.

I believe French are more exacting when someone is speaking their language than American is when someone is speaking American English.  Perhaps Americans are more accustomed to hearing various accents.  French will correct someone in the middle of a word or phrase, very directly.  I would never dare to correct someone I didn’t know very well.  I have had complete strangers correct my pronunciation.  This is not a problem; I am happy to learn and wish to improve my spoken French.

I adore speaking French.  The French language is placed differently in the mouth and throat and face than English, or the English that I spoke in the States.

6)    You are a lyric singer, and among your repertoire, you are singing french opera and operette. Can you talk about your relationship with the French singing ? What is specific with the French tongue when one is singing it? Is it for instance more difficult than singing the Italian tongue? (Tu es chanteuse lyrique, et parmi ton répertoire tu abordes l’opéra et l’opérette en français. Peux-tu nous parler de ton rapport au chant en français ? Quelles sont les spécificités de cette langue lorsqu’on doit la chanter ? Est-ce plus difficile que l’italien par exemple ?)

chantant de l'opérette d'Offenbach à Chantemerle...

The French language is very evocative and the consonants are delicious to sing.  I am working to erase my accent when singing, so the ‘r’ and combinations of consonants like ‘tr’ and ‘vr’ prove very difficult.  I have to train my mouth to make less effort when pronouncing, to be precise.   The vast repertoire of French Melodie has intrigued me since University days.  Now I have the pleasure of understanding the words in a deep sense.  Of course, I translated every piece I sang before, but I enjoy singing in French now more.   French poetry is extremely rich and it is my honor and pleasure to sing texts by Apollonaire, Verlaine, Beaudelaire and Eluard, to name a few.   On a pure technical level, the singing apparatus is the same in any language and one should be at ease and well supported in the body when producing sound.

7)     As a conclusion, what are your next concerts and art projects? (Pour finir, quels sont tes prochains concerts ? Tes projets artistiques ?)

I am thrilled to participate in two new festivals in France this fall.

Festival Ninon Vallin – the 4th and 7th November in Millery (69) and La Côte Saint-André (38) for a solo recital with pianist Michel Capolongo.

Our programme is imagined to give homage to the French diva Ninon Vallin, who is not well known.  We will perform melodies by Reynaldo Hahn (one of her favorite accompanists), Claude Debussy (who dedicated his Poèmes de Stephane Mallarmé to her), Fernando Obradors and many opera arias, taken from some of her most often sung roles, such as Manon de Massenet, La Comtessa, Iphigénie and Louise. http://www.festivalninonvallin.com/

Festival Franz Liszt Levens – the 21, 22 and 23 october in Levens, near Nice.   Olivier AUGE LARIBE, pianist, will accompany myself and other singers on a newly renovated Erard pianoforte found in Levens recently.  http://www.levenstourisme.com/awmod/images/upload/files/vvsept2011internet.pdf

« Good Evening Mr. Gershwin » is a program which I have the pleasure to give in Monaco the 7th of December, at the Theater of Varieties with

Paul Bertauld, piano
Patrick Mendez, batterie/percussion
Patrick Barbato, contrabasse
Olivier Boutry, clarinette/saxophone

MERCI ENCORE A AMI BLAKE POUR SES REPONSES SENSIBLES ET FRANCHES.

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« Complain to a point of avoiding the joie de vivre.”

« Complain to a point of avoiding the joie de vivre.”  (se plaindre au point d’oublier la joie de vivre) : cette réponse de Scott Baker dans notre interview du 31 juillet dernier au sujet des défauts des Français m’a particulièrement interrogée.

Est-ce un cliché, est-ce un stéréotype culturel que d’attribuer aux Français ce tempérament de râleurs professionnels, de bougons perpétuellement critiques et incapables de savourer ce qui leur est donné ? Ou bien y-a-t-il un fond de vérité dans cette observation de beaucoup d’étrangers à l’égard de notre façon d’être ?

Il suffit de faire un tour aux Etats-Unis pour se rendre compte que les Américains sont au quotidien infiniment plus enthousiastes et souriants que les frenchies. Néanmoins, la plupart des Français raillent cet état d’esprit quelque peu exalté en le qualifiant de superficiel, de stupide ou d’excessif… J’ai pu moi-même parfois être confrontée à cet enjeu culturel au pays du « bigger than life ». Ainsi mon oncle Ben de New York (on ne rigole pas, on peut avoir un Oncle américain qui s’appelle Ben et qui n’a rien à voir avec le riz qui ne colle jamais), mon oncle Ben, donc me demandait un jour en sortant d’une salle de cinéma ce que j’avais pensé du film que nous venions de voir ensemble. Je lui répondis naturellement qu’il était « good » parce que je trouvais le film plutôt bon, sans être extraordinaire. Mon oncle, interloqué par ma réponse à ses yeux tiédasse, me rétorqua avec toute la fougue dont il est coutumier: « Good ? But it was great, amazing, awesome, stunning, tremendous… ». Et j’en passe. Devant cette avalanche de superlatifs, je lui fis remarquer qu’il ne s’agissait tout de même pas d’un chef d’œuvre impérissable (je ne me souviens aujourd’hui même plus de quel film il s’agissait, c’est dire). S’ensuivit une conversation sur le sens de la gradation dans l’appréciation des choses : si l’on utilise à tout bout de champs des superlatifs, comment introduire de la nuance dans la pensée et dans l’appréhension critique ?

Certes. Les Américains peuvent donc paraître aux yeux des Français un peu trop survoltés, voire d’un enthousiasme frôlant souvent l’hystérie. Pourtant, il me semble que notre scepticisme hexagonal et notre sens de la mesure vont souvent de pair avec un manque de capacité à nous réjouir et à regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. « Complain to the point of avoiding the joie de vivre », nous dit Scott Baker qui observe les Français depuis plus d’un an qu’il vit à Nice. Etonnant d’ailleurs que Scott ait éprouvé le besoin d’utiliser une expression française pour designer la capacité à apprécier la vie. Cette expression me fait penser au fond à une autre époque, celle qu’on désigne justement de « Belle », période où Paris vibrait et était considéré comme la capitale où l’on s’amusait le mieux dans le monde, le « gay Paris » comme disaient les Anglophones. Est-ce que cette « joie de vivre » appartiendrait au passé ? Il est vrai que le dernier film de Woody Allen, Midnight in Paris,  brosse un Paris contemporain muséifié, peuplé de touristes tristounets et de Français empaillés, tandis que le Paris désiré par le héros américain de Woody Allen est celui des Années folles et de la Belle Epoque.

Une rencontre récente m’a également fait réfléchir à cette question du manque d’enthousiasme des Français et de leur tropisme vers la critique et la râlerie. Je viens en effet d’avoir la chance d’assister à un beau festival de musique lyrique dans le charmant village de Chantemerle, au cœur de la vallée de Serre-Chevalier dans les Alpes françaises. Parmi les chanteurs qui se produisaient se trouvait la merveilleuse soprano américaine Amy Blake (Vous pouvez la découvrir sur : http://www.amyblakesoprano.com/). Celle-ci, installée en France depuis quelques années, et qui a fait l’effort méritoire  – car pas si fréquent – d’apprendre notre langue, m’a fait part de plusieurs réflexions sur son expérience chez nous. Elle m’a notamment évoqué son étonnement face aux méthodes d’apprentissage et d’éducation dans les écoles de langue et à l’université : pas d’encouragement ou si peu, mais que de vexations et de critiques face à la moindre faute de l’élève. Eh ! oui, en France, on a tendance à souligner tous les défauts et les insuffisances au lieu de valoriser les qualités et les progrès accomplis.

Il se peut que ce soit en partie la raison pour laquelle les Français ne parlent pas aisément des langues étrangères. Une professeure d’anglais d’origine américaine exerçant dans un collège français me confiait l’an dernier qu’elle avait remarqué que les frenchies avaient tellement été freinés par les corrections de leurs professeurs d’anglais (des Français) lorsqu’ils tentaient de s’exprimer en classe, qu’ils en étaient devenus inhibés à vie : peur de commettre une faute de grammaire, crainte de l’impropriété, honte du mauvais accent… Et voilà nos petits Français devenus grands, tout tremblants à l’idée de devoir parler la langue intimidante de Shakespeare et Walt Whitman !

Est-ce donc l’obligation d’être parfaits qui rend les Français moroses et incapables de s’enthousiasmer ?

Je me souviens également d’une autre expérience vécue il y a une dizaine d’années. Je me trouvais en vacances pour quelques jours chez une cousine américaine dans le New Jersey. Son fils de 18 ans, Jamie,  m’invitait à assister à une remise de prix dans le cadre de son activité d’entraîneur de basket ball. Ses élèves étaient de jeunes adolescentes d’environ 12 à 16 ans. J’arrivais dans une salle de sport remplie de jeunes ados en uniformes sportifs, encadrées par des adultes. Tout cela était très solennel – on ne plaisante pas avec les remises de prix aux Etats-Unis, et mon esprit français s’étonnait de la gravité du moment. Mais je compris bientôt qu’il s’agissait de quelque chose comme un rite de passage, ce qui manque cruellement dans notre société française… Et c’est surtout le discours très sérieux de l’adulte qui présidait la cérémonie qui me surprit. Ce dernier expliquait avec une passion non feinte que tout le monde pouvait progresser, que l’important était de croire en soi, et que les échecs n’étaient que des étapes vers la réussite. A l’appui de sa démonstration, il cita avec éloquence l’exemple d’un homme politique fameux américain, d’origine très modeste,  dont la carrière fut au départ désastreuse et qui à force de croyance en ses ressources personnelles finit par réussir à être élu à la tête du pays et devint un héros. Il s’agissait d’Abraham Lincoln. Les petites Américaines buvaient ces paroles et ne rigolaient pas du tout. Puis l’on procéda à la remise des médailles : ô surprise pour moi ! Toutes les adolescentes recevaient un prix, pas une n’était laissée sur le carreau de la gratification. Car toutes avaient fourni des efforts et aux yeux des entraîneurs méritaient une récompense. Mon esprit français était en proie au tiraillement : d’abord, je ne pouvais m’empêcher de me dire que si tout le monde était récompensé, alors le prix était insignifiant, n’avait plus de valeur. Puis, gagnée par l’enthousiasme généralisé et la joie des adolescentes, je changeais de perspective : et si ces Américains avaient raison ? L’encouragement, la gratification, ne sont-ils pas le meilleur moyen de donner confiance en soi à chaque enfant, de lui procurer de lui-même une estime qui lui permettra d’avancer dans la vie ?

Que d’élèves atrocement malheureux dans nos écoles de la République ! Elèves humiliés par leurs professeurs, allant à l’école l’angoisse au ventre ! Que d’élèves français dégoûtés d’une matière parce que leur professeur les en a détournés à force de vexations !

Notre faculté de discernement critique, lié à l’exercice de la dialectique tel que pratiqué dans les fameuses dissertations – qui font tellement peur aux élèves étrangers (1) – est certainement une richesse culturelle qu’il ne faut pas jeter avec l’eau du bain. Mais un soupçon de bienveillance et de faculté à s’enthousiasmer, même pour les choses les plus quotidiennes de l’existence, ne nous feraient certainement pas de mal : let’s stop complaining to the point of avoiding the « joie de vivre », les amis !

1 : Les étudiants étrangers que j’ai eus en licence à l’Université à Paris ne comprenaient pas cet exercice barbare.

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Pourquoi « Pardon my french »? (Entretien n°1: Scott Baker, USA)

PARDONNEZ-MOI MON FRANCAIS !

Pourquoi ce blog? Pourquoi « Pardon my french? »?

Pour commencer, vous pouvez cliquer sur « About/Qui suis-je » afin d’obtenir quelques éclaircissements sur cette expression savoureuse qu’utilisent les anglophones: « Pardon my french », ou variante, « Excuse my french ».

Si cela fait un bout de temps que les questions de compréhensions interculturelles me taraudent, quelques rencontres et conversations récentes n’ont fait qu’aiguiser mon désir de réfléchir et d’aller plus loin dans cette interrogation: ainsi d’un séjour à Berlin chez un écrivain allemand apparemment ultra francophile mais qui s’est révélé drôlement remonté contre ces Français qui donnent tout le temps des leçons aux Allemands; ou bien encore d’une conversation avec un Américain absolument révulsé par notre loi anti-burka à ses yeux effroyablement liberticide – même sujet débattu avec un Anglais d’origine pakistanaise et même totale incompréhension de sa part des principes de la laïcité.

Avant de creuser ces  sujets quelque peu complexes et délicats (les rapports franco-allemands, la laïcité à la Française vs le multiculturalisme à l’anglo-saxonne), il m’a semblé plus léger et divertissant (après tout, c’est l’été et les vacances!) de demander à quelques amis étrangers de répondre à un petit questionnaire sur leur perception de la France et des Français… Je leur ai bien spécifié qu’ils ne devaient pas hésiter à avouer les choses terribles qu’ils pensent de nous! Enjoy!

Entretien n°1: Scott Baker, USA

Scott est né dans le Missouri et après des études de cinéma et d’informatique, il est allé vivre à Philadelphie plus de dix ans. Installé depuis un an en France, à Nice, il travaille pour une grande société d’informatique à Sophia Antipolis. C’est peut-être l’Américain le plus francophile que je connaisse! Très critique à l’égard de son propre pays, sa motivation pour apprendre la langue de Molière force le respect et son enthousiasme pour la culture française fait chaud au coeur! (Scott tient un blog à l’adresse suivante: http://frenchdream.wordpress.com/)

(Scott was born in Missouri and after graduating in film studies and computers, he settled in Philadelphia where he lived for more than 10 years. Now living in France and more precisely in Nice, he works for a big company (technology) in Sophia Antipolis. Scott may be the most francophile of all the Americans I know! Being very critical about his own country, he is so motivated to learn french that I admire him. And I must admit his enthusiasm about the french culture feels sometimes really good as well! You can go to Scott’s blog at http://frenchdream.wordpress.com/)

1- Before you came first to France, what was your general opinion/idea  about this country?

This one is hard one to answer since my first French experience was at 15 years old.  It has always had a status as an epicenter of history and culture in the Western world.

2- Do you think France has a rather positive or a rather negative image in your own country and why is that so?

Both.  On one hand we have restaurants add a French– prefix to give their cuisine of fusion a higher quality (French-Vietnamese,  French-Japanese, etc.) and better market appeal; French wines and cheeses are held with high esteem.   Also the fact that the language is a challenge to learn somehow fed into identification that France is of high culture. On the other hand the French are often sited with a negative political image of resisting American policy (which is always better) <not true>; always striking and having a strict economy making it harder to run a business.

3-What struck you the most when you arrived first in France?

The architecture of Mont Saint-Michel and Notre Dame in Paris.  The freshest ham sandwich I ever had been in the Gare de Lyon and thinking – wait, I am in a train station having this gastronomic experience.  The quality of life allowing people to take a pause in life.

4-Did your original image of France evolve when you experienced the real country?

As a tourist: yes, only for the better hence why it became a routine place to take a holiday.  It was such a joy to go clothing shopping and riding a well constructed transport system.

As a resident: yes with mixed results, I saw similar levels of consumerism as in the States with a growth of shopping malls, McDo’s and Starbucks.  It made me nervous something may be lost due to globalism.  Yet the lack of obesity and several choices in shopping for my slender body frame still keep me attached to France.

5-What are the things you definitely don’t understand in the French culture and will never do?

Own a dog.  Smoke.  Complain to a point of avoiding the joie de vivre.

6-  Is there anything you hate in France?

Dogs.

7- What do you like the most in France?

Quality of food.  Public transport.  The language.  The lack of taking everything on the go.  How the culture teaches you patience.

8- Who is the French celebrity of all times you think embody the best the French spirit?

Daniel Auteil.

9-What is for you “la laïcité”, how do you understand it? What do you think of it?

A firm separation of church and state; I feel that France walks the walk better of the idea than the States who made it law first.  I believe in it.  It allows a government to really assess a topic/issue as it truly is and attempt to come up with the best policy.  Religion can often distort the topic/issue with emotions by focusing what the topic/issue should be.

10 -To finish this small questionnaire, tell me something about France and the French you would like to point out and you haven’t had the opportunity to say in the previous questions.

With the current political events of xenophobia, the French should be reminded that this influx of immigrants from the world is in fact a compliment.  Clearly the country is doing several things right and people want to come here.

Thank you to Scott for his honest and balanced answers.

Petites réflexions sur les réponses de Scott:

Il y aurait beaucoup à dire sur les intéressantes réflexions de notre ami Américain au sujet de notre pays. La laïcité, la question de l’immigration sont des sujets que nous aborderons plus tard en prenant le temps. L’été et l’humeur légère qu’il suppose nous enjoint à commenter des aspects plus superficiels, mais non moins significatifs.

Scott nous a d’abord étonné en citant Daniel Auteuil comme personnalité française marquante. Il s’agit évidemment de la réponse d’un cinéphile américain (« film buff ») qui a pris le temps de voir des films français. Mais il nous semble aussi que ce choix est vraiment judicieux, tant l’étendue du registre d’Auteuil lui a permis d’embrasser un vaste choix de « Français » archétypaux.

On pourrait citer le jeune beauf des Sous-doués, le paysan pagnolesque (Hugolin dans Jean de Florette), le  bourgeois provincial  et froid (le luthier d’Un coeur en hiver de Claude Sautet), le cadre supérieur coincé qui découvre et s’éprend de l’altérité joyeuse d’une femme de ménage noire ( Romuald et Juliette de Coline Serreau), le même cadre sup qui simule l’homosexualité pour exister au sein d’une société française encore frileuse sur le sujet (Le Placard de Weber) … Ah! oui, l’acteur a même incarné le marquis de Sade à l’écran dans un film de Benoît Jacquot! Auteuil a une filmographie tellement pléthorique qu’il faudrait carrément consacrer tout un article à cette figure riche du cinéma français pour essayer d’en cerner les contours mouvants, et pour tenter de découvrir la façon dont sa trajectoire d’acteur exprime une certaine « francité », une masculinité à la française, prise dans son évolution rapide au cours de la fin du 20e siècle et du début du 21e.

Autres sujets, autre commentaires:

Nous sommes surpris que Scott ait eu la chance de déguster un bon sandwich dans une gare française! Nous n’avons pas hélas eu toujours la même expérience heureuse, mais à la réflexion, peut-être que notre ami a su se diriger chez un un certain boulanger du nom de Paul…

Enfin, nous avons bien noté la plaie que représente un certain envahissement de nos amis canins dans l’espace urbain. Si Scott avait vécu dans la fin des années 70 à Paris ou à Nice, il aurait certainement pété un câble! Pour les plus vieux d’entre vous, vous souvenez-vous des crottes de chien qui maculaient le trottoir jadis ? Ceci me rappelle l’épisode de Sex and the city dans lequel Carrie Bradshaw plante ses Manolo Blanick dans une belle merde canine sur le pavé parisien, alors qu’elle s’ennuie à mourir dans une capitale grise et vieillotte: les Américains semblent vraiment traumatisés par ces histoires de déjections canines… Et quand on réfléchit aux sentiments plus qu’ambivalents des Yankees à l’égard des Frenchies, on se demande si ces étrons ne symbolisent pas un certain rejet pour le pays des French fries… Psychanalyse de supérettes? Maybe, doc!

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